LA REVOLUTION AFRICAINE-EXPOSE DES PROPOSITIONS GENERALES

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LA REVOLUTION AFRICAINE. EXPOSE DES PROPOSITIONS GENERALES

  

Par

JP. KAYA

 

L’analyse globale et systématique de la société africaine postcoloniale, fait ressortir une variable fondamentale. Cette société est profondément irrationnelle, car elle ne vérifie pas « le postulat du système social ». Ce postulat oblige toute formation sociale à répondre à trois impératifs :

a)-elle doit être constituée d’éléments ayant entre eux des rapports d’interdépendance.

b)-la totalité formée par l’ensemble des éléments n’est pas réductible à la somme des éléments.

c)-les rapports d’interdépendance entre éléments, et la totalité qui en résulte, sont régis par des règles qui peuvent s’exprimer en termes logiques.

I. HYPOTHESE

Nous avons déjà démontré dans un texte antérieur: (Cf. JP. KAYA ; « Analyse sociologique approfondie de la société postcoloniale » ; in Africamaât.com, 2008), qu’effectivement la société postcoloniale était loin de remplir les conditions sus indiquées.

Or cette approche peut en réalité s’appliquer à la communauté africaine elle-même, d’une façon générale, qui apparaît alors au niveau mondial, comme l’universalisation d’une même réalité sociale atteinte profondément de symptômes de crise identiques. Dans le Tome I de la «Théorie de la Révolution Africaine », nous sommes ainsi parvenus, à la conclusion que, nous avions affaire à une « société malade ». Une telle société, non seulement empêche le développement de l’Afrique, mais aussi, s’oppose à l’épanouissement des citoyens africains eux-mêmes. Car, l’irrationalité qui l’habite ne permet pas d’en obtenir une aptitude à la réforme, ni même la possibilité de mettre en place des conditions de la modernisation et du développement. Depuis longtemps, l’économie du développement a démontré que la croissance que l’on peut observer dans certains pays africains, est une sorte de croissance perverse, car fondée sur l’exploitation d’une ou de quelques matières premières, dont les revenus aggravent les inégalités entre catégories sociales, car mal redistribués. Tout le problème est dans cette incapacité des autorités africaines à promouvoir la justice sociale. Nous avons affirmé que c’est l’irrationalité qui habite la société postcoloniale qui explique le mieux l’étiologie de ce dysfonctionnement social. En effet, si notre hypothèse selon laquelle, les violences systématiques subies historiquement par la communauté africaine, ont non seulement traumatisé les Africains, mais aussi castré mentalement cette communauté est juste, si, les conséquences de ces traumatismes ont bien provoqué la crise de la personnalité africaine, crise qui ne permet pas à chaque membre de cette communauté de donner le meilleur de lui-même et de se prendre en charge, mais aussi développe chez lui un comportement autodestructeur, qui l’incite non seulement à développer une propension au factionnalisme, mais aussi à la prédation, c’est-à-dire au pillage des ressources collectives, à des fins égoïstes, alors, se pose la nécessité d’une réponse puissante et efficace à cette crise de la personnalité qui s’avère être la véritable crise de toute la communauté africaine, en règle générale.

II. THESE

La nécessité de la rupture, ou de la sortie de la société postcoloniale, doit donc être perçue normalement par les populations africaines, et notamment par les élites africaines, comme la condition de la résurrection de toute la communauté africaine. Pourquoi ? Parce que, cette société, sous ses multiples formes au niveau mondial, reproduit toutes les conditions de l’asservissement de la période esclavagiste, de l’exploitation et de la domination de la période coloniale, de l’exclusion, et de l’aliénation de la période néocoloniale. Rompre tous les liens avec elle, c’est donc réunir toutes les chances qui permettraient à la communauté africaine de renaître, et d’acquérir les outils et les ressources qui la préserveront de nouvelles tentatives d’asservissement, de la part de n’importe quel autre peuple au monde ; mais aussi, la dotera des moyens de se constituer en entité politique, économique et sociale, viable et intégrée, capable de se prendre en charge, de répondre efficacement aux demandes de ses citoyens, et finalement de se poser sur la scène internationale comme une puissance de fait.

Or certains Nègres, par ignorance, par cupidité, par irrationalité, par faiblesse, ou parce qu’ils ont atteint le point de non retour dans le processus d’aliénation, ne sont pas susceptibles de développer une mentalité patriotique et militante. Ils constituent de ce fait un poids mort pour la communauté africaine.

Il y a trois attitudes à adopter à leur égard.

A)-Instaurer un débat démocratique, pour les raisonner et les éduquer, pour éveiller leur discernement, afin de les conduire à prendre conscience de la réalité africaine.

B)-S’ils font preuve de mauvaise volonté ou de mauvaise foi et s’opposent ainsi activement ou passivement, au processus révolutionnaire, il faut essayer d’obtenir d’eux une attitude impersonnelle, de neutralité, face au processus révolutionnaire.

C)-S’ils s’obstinent, il faut alors leur appliquer la terreur révolutionnaire, en désespoir de cause. On peut simplement espérer que le recours à cette dernière solution sera exceptionnelle, car par principe, la Révolution Africaine n’est pas dirigée contre un groupe ou une catégorie sociale, mais contre une entité : la société postcoloniale. Le but de la Révolution Africaine, étant de réhabiliter toute la communauté africaine, en obtenant de chacun de ses membres, une participation effective à la construction d’une nouvelle société africaine, par la pratique de la Maât.

En effet, la connaissance et la prise de conscience de l’étendue des conséquences catastrophiques que la vraie nature de la crise africaine, la crise de la personnalité africaine, occasionnent au sein et à l’extérieur de la communauté africaine, impose une démarche révolutionnaire pour y mettre fin. La Révolution Africaine, doit ainsi être perçue comme le premier acte de la Renaissance Africaine. C’est une rupture radicale qui doit non seulement arracher chaque Africain à un contexte où il mène une existence de « Mort-vivant ». Son but suprême est ainsi de délivrer toute la communauté africaine de l’héritage d’un passé traumatique, qui catalogue ses membres et les désigne comme des êtres nés pour être asservis. La Révolution Africaine, doit raisonner et retentir jusque dans le subconscient de chaque Nègre, pour l’informer du commencement d’une ère nouvelle.

III. ARGUMENTATION

Cette rupture d’avec un présent, qui reproduit le passé traumatique de l’Afrique a pour projet de conduire les Africains sur le plan de la pensée, à démontrer l’inanité de la théorie hamitique. Théorie scientifique engendrée par les savants africanistes, et qui affirme l’incapacité congénitale des Africains à bâtir une civilisation, prouvant ainsi leur infériorité par rapport aux autres races ou ethnies de l’humanité, ce qui autorise ces dernières à les asservir et à disposer de leurs ressources. C’est l’argument qui pour les Européens, fondait la légitimité de la colonisation. C’est le rejet de cette théorie par la preuve, qui nécessite le déclenchement de la Révolution Africaine, puis la construction d’un Etat Africain et d’une nouvelle société africaine, qui pour nous sont ressentis comme des actes nécessaires d’ascèse et de dépassement de soi que nous imposent l’obligation de prouver la vacuité de la théorie hamitique en tant qu’idéologie scientifique qui continue d’alimenter aujourd’hui encore toutes les propositions générales qui permettent de juger le Nègre, validant le racisme sous toutes ses formes. C’est pourquoi, pour y parvenir, la communauté africaine doit rejeter le concours de tout Messie extérieur à elle pour administrer cette preuve. Car cette réponse mesure précisément sa capacité personnelle d’auto-resilience. Elle permettra aux Africains, à l’issue de la Renaissance Africaine, de pouvoir enfin recommencer à coopérer et à commercer avec d’autres peuples sur des bases nouvelles et saines. Cette question on le voit est donc essentielle pour reconstruire la dignité africaine. La Révolution Africaine peut ainsi être perçue comme une réponse intellectuelle puissante, à une idée monstrueuse qui a pourri la vie des Africains pendant des siècles. Pendant trop longtemps.

En faisant table rase du passé, la Révolution Africaine, crée les conditions d’une année ZERO, à partir de laquelle, les Africains, sans l’aide d’aucun Messie extérieur à leur communauté, seront capables de donner la preuve qu’ils sont non seulement les inventeurs de la civilisation, mais qu’ils sont aussi capables de créer de toutes pièces, une nouvelle société africaine, que nous avons déjà baptisée : « Société Initiatique » ; car elle sera bâtie, sur la base de l’idéologie africaine : l’Initiation ou Maât, qui a la prétention de mettre en œuvre non seulement la réponse à la crise africaine, mais aussi de répondre à la crise de la société néolibérale, dont le pays le plus libéral du monde, les USA, vient de révéler la nature profonde à toute l’humanité avec l’effondrement de sa structure financière. Cette crise financière, n’est en réalité que l’expression de la crise de la nature humaine elle-même, dont le degré d’égocentrisme atteint au sein de la société néolibéral, place l’Humanité de façon permanente au bord de l’autodestruction (Cf. JP. KAYA ; « Adieu à la modernité » ; ouvrage à paraître).

Or, nous avons déjà montré dans le Tome II de la Théorie de la Révolution Africaine, que la nature humaine, était le banc d’essai de la MAAT. Celle-ci apparaît non seulement comme l’idéologie de chaque société africaine, mais à travers les différentes expériences historiques et culturelles de chacune d’elles, la MAAT a connu un développement universel, pour devenir une véritable science de développement psychologique et spirituel de l’Homme. Elle a ainsi atteint son plus haut degré historique avec l’Egypte pharaonique, d’où elle a essaimé dans le monde entier. Mais la réappropriation de la Maât par d’autres peuples n’offre aucune garantie de succès. Car mélangé à d’autres pratiques culturelles, le sens profond de la Maât a souvent été perdu, et sa pratique n’atteint pas toujours le but espéré. C’est pourquoi dans beaucoup de pays (en occident notamment), la Maât c’est-à-dire l’Initiation, mène t-elle une existence clandestine, en contradiction avec la logique sociale dominante de ces sociétés. Mais sa réputation exerce une véritable fascination sur les occidentaux, qui nouent alors avec elle une espèce de relation honteuse, par le biais de sociétés secrètes, qui prennent du coup une place considérable dans la vie sociale. C’est de cette place officieuse, que la MAAT, va puissamment investir la société occidentale, et délivrer le moment venu sa réponse à la crise de la société néolibérale qui, reconnaîtra ainsi clairement l’efficacité de l’idéologie africaine, et sera obligée de valider donc publiquement son statut en son propre sein.

CONCLUSIONS

La Révolution Africaine est la condition nécessaire et suffisante pour mettre en œuvre une réponse efficace à la crise africaine car elle met en lumière sa vraie nature : la crise de la personnalité africaine. Elle prépare le terrain à la MAAT qui s’imposera alors face à la crise de la personnalité africaine, comme la réponse la plus appropriée pour juguler cette crise, car elle possède une efficacité cathartique, qui lui permet d’intervenir sur la structure psychique de l’homme.

A la page 24 du Tome I de la « Théorie de la Révolution Africaine », nous affirmions que pour échapper à leur destin calamiteux, les Africains-américains devaient aspirer à accéder au pouvoir suprême quitte à nouer des alliances nécessaires. Ce volontarisme historique, que nous posions comme la posture morale fondamentale de Renaissance Africaine, pouvait paraître comme un vœu pieux à l’époque, mais sous nos yeux, ce vœu est en train de prendre corps. A lui seul, le Président OBAMA, malgré les critiques qui l’accablent, est ainsi en train d’accomplir un segment de la Révolution Africaine, qui comme on le sait est le détonateur de la Renaissance Africaine. Son audace et son volontarisme, constituent l’exemple à suivre pour les révolutionnaires africains. Il donne le signal à tous les Africains, que le moment est venu pour les Serviteurs de la Maât de prendre le pouvoir maintenant, partout dans le monde, comme je l’ai demandé dans le Manifeste de la Révolution Africaine ; pour obliger le reste du monde à changer son attitude envers la communauté africaine.

Vie, Force, Santé.

JP. KAYA

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